Scientifiquement, la neutralité carbone est définie par l'équilibre entre les émissions des gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère issues des activités humaines et leur absorption par les écosystèmes, sur un territoire défini. Les océans et les forêts sont les principaux écosystèmes pour la séquestration du CO2, principal gaz responsable du réchauffement climatique.
D'un point de vue scientifique, la neutralité peut donc être atteinte pour un territoire donné. A contrario, s'agissant d'un équilibre physique impliquant des écosystèmes, la neutralité ne peut pas être revendiquée en comptabilisant les capacités d'absorption à l'extérieur du territoire où ont eu lieu les émissions.
Il n'est donc pas efficace et ni sincère pour une entreprise d'augmenter les capacités d'absorption d'un territoire éloigné de sa zone d'activité au titre de sa contribution à la neutralité planétaire.
Depuis Galilée, nous savons que notre planète est ronde et qu'elle a des limites. Une conséquence importante des limites planétaires est la capacité d'absorption limitée du CO2 que nous émettons. Pour atteindre la neutralité carbone, il est donc nécessaire d'agir pour augmenter les "puits" de carbone en :
Tout serait assez simple si les GES que nous émettons dans l'atmosphère n'y restaient pas pendant plusieurs dizaines d'années avant de pouvoir être absorbés par les écosystèmes. Cette durée est variable selon le gaz et l'intensité de son émission. Pour le CO2, on retient en général une durée de 100 ans.
Pour atteindre la neutralité carbone rapidement, l'action la plus efficace est donc de réduire nos émissions. Contribuer à hauteur de nos émissions résiduelles, à des projets permettant d'augmenter la séquestration de carbone est une étape complémentaire de cet effort de réduction.
L'Accord de Paris énonce que la neutralité carbone planétaire sera atteinte lorsque chaque pays aura atteint cet équilibre. Autrement dit, chaque pays doit viser la neutralité carbone en prenant en compte ses émissions et les capacités d'absorption propres à son territoire.
La retranscription de cet accord dans la Loi énergie-climat de novembre 2019 respecte les principes scientifiques présentés précédemment et exclut la prise en compte les crédits carbone internationaux dans la comptabilisation de la neutralité carbone de la France.
Si vous nous avez lu jusque là, vous aurez compris qu'une entreprise ne peut pas être neutre (scientifiquement). En revanche, elle peut contribuer à la neutralité du territoire pertinent pour son activité : un département, une région, la France ou plusieurs pays.
Une entreprise qui choisirait de contribuer à un "projet carbone" dans un territoire éloigné de celui où elle émet des GES, sans par ailleurs faire l'effort de réduire ces émissions, crée ce que l'on appelle une "fuite de carbone". C'est à dire qu'elle augmente la capacité d'absorption à un endroit, tout en continuant d'émettre à un autre. Cette approche est souvent dénoncée comme du "greenwashing", ou quand il s'agit de planter des arbres, du "treewashing".
Si les capacités d'absorption sont locales, les GES ont un impact planétaire. En tant qu'émetteur de GES, il est donc pertinent d'agir pour aider les populations fragilisées par les effets du dérèglement climatique. Chez Maforêt, nous considérons que la contribution à ces projets internationaux devrait avant tout être motivée par la recherche d'un impact social maximal au titre de la solidarité climatique. En effet, la mesure de la quantité de carbone séquestré par un projet international soutenant les populations touchées par le changement climatique n'est pas le bon indicateur pour mesurer son impact social.
Notre mission est d'accompagner les entreprises pour contribuer aux écosystèmes forestiers français dans le cadre de la mise en oeuvre de leur RSE.